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La position de Nicolas de Cues sur l’islam n’est pas facile à cerner. Dans le De Pace Fidei, il semble présenter une vision irénique des différentes religions et du dialogue qui pourrait s’établir entre elles et ce discours général vaut en particulier pour l’islam, tandis que dans la Cribatio Alkorani, Nicolas, aux dire de nombreux interprètes, se montrerait beaucoup plus incisif, au point que ce livre ne pourrait absolument pas constituer le fondement d’un dialogue constructif entre le christianisme et l’islam. Mais un certain nombre de travaux du présent volume, montre que les choses ne sont pas si tranchées. Certes, Nicolas de Cues ignorait pas mal de choses sur l’Islam et les documents qu’il utilise l’induisent dans un certain nombre de cas en erreur. Mais, par de là la lettre, il ressort qu’il a remarquablement compris l’esprit coranique et que ces textes méritent à cet égard plus d’attention qu’ils n’en ont généralement reçue. Le présent recueil permet de se faire une idée plus précise de la cohérence de la position de Nicolas de Cues sur le dialogue entre christianisme et islam et des liens entre les thèses de la Cribatio Alkorani et la pensée globale du grand cardinal. Le livre est issu d’un Colloque tenu sur ce thème à l’Université de Rennes le 9 avril et rassemble des contributions de Walter Andreas Euler, Tom Kerger, Geneviève Gobillot (deux textes), Susan Gottlöber, Graziella Federici Vescovini Hervé Pasqua et Jean-Michel Counet.

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Le Colloque international, qui s'est tenu dans le cadre du laboratoire de recherche (CRHI) du Département de Philosophie de l'Université de Nice Sophia Antipolis, en avril 2013, s'est proposé d'étudier le rapport entre infini et altérité dans l'÷uvre de Nicolas de Cues (1401-1464). Les spécialistes réunis ont circonscrit la thèse, qui traverse tout l'÷uvre du Cusain, selon laquelle rien ne peut être en dehors de l'infini. Les contributions rassemblées dans ce volume en révèlent la pertinence et montrent l'actualité d'une pensée qui soulève l'intérêt croissant des chercheurs. S'il y avait quelque chose d'autre en dehors de l'Infini, c'est-à-dire, en dehors de l'Unité pure et nue, Unité maximale, qui n'est susceptible ni de plus ni de moins, l'Un cesserait d'être un, il en serait fini de l'infini! L'enjeu exprimé dans cette problématique est de taille. Il entraîne tout un pan de l'histoire de la philosophie dans le sillage aventureux de l'hénologie néoplatonicienne. Le Parménide de Platon en avait montré le risque maximale: si l'Un est, et bien il n'est plus un. Nicolas de Cues a tenté de sauver l'unité de l'Un, en le «dynamisant» et le «dialectisant». L'Un ne peut s'affirmer qu'en niant ce qui le nie. Il est, selon une formule de maître Eckhart, negatio negationis. L'unité de l'Un, dès lors, ne pourra s'affirmer que par un retour sur soi. Elle est donc un résultat qui est pour Nicolas celui d'un processus ternaire, dont la clé est la connexio qui relie l'aequalitas à l'unitas initiale et sans vie, sauvant du même coup l'Un de l'abîme qui s'ouvrirait entre l'unitas et l'aequalitas et constituerait une altérité sans retour.

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