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Societe d'etudes latines de Bruxelles-Latomus Ovide épistolier
Cette étude, qui s’inscrit dans une réflexion générale sur la forme épistolaire et sur l’écriture du moi à Rome, met en rapport le recueil de jeunesse des Héroïdes, avec les deux recueils de lettres de la maturité et de l’exil, les Tristes et les Pontiques, pour mesurer l’évolution de l’art épistolaire d’Ovide et cerner l’intérêt de la forme de l’épître en vers dans son ÷uvre. Après avoir souligné l'ambiguïté générique de ces trois ÷uvres littéraires, l'auteur dégage les traits constants d’un art épistolaire propre à Ovide, en montrant notamment la présence continue d’une même rhétorique, d’un même univers poétique et d’une même forme de distance humoristique. Toutefois, si la nature des procédés épistolaires varie peu, l'ouvrage montre que la fonction assignée par Ovide à la forme épistolaire évolue, elle, considérablement. Ovide a d’abord exploré, dans sa jeunesse, de façon ludique, une forme littéraire qui lui permettait de montrer ses talents de poète et de réfléchir, parallèlement, à son art. Puis, face à l’expérience de la solitude et de la relégation, en réutilisant une forme qu’il maîtrisait parfaitement et qui était caractéristique de son génie, il en a mesuré les enjeux. Il fallait dépasser le paradoxe des Héroïdes et la maladresse des épistolières, pour parvenir, grâce à une maîtrise parfaite de la forme épistolaire, à exprimer l’intime et la vérité d’une expérience inédite. Il fallait se faire « grand poète », nouvel Acontius, non pas pour tromper, mais pour parvenir à communiquer, malgré les difficultés, avec les Romains et ainsi à rester vivant. Le projet était ambitieux, mais il semble qu’Ovide ait réussi, grâce à la transformation poétique d’ une forme traditionnelle, à conférer à l’écriture
£71.06