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La théologie actuelle s’intéresse vivement au Saint-Esprit. Parmi les circonstances qui ont aidé à percevoir l’urgence de la pneumatologie, il y a le dialogue avec les théologiens orientaux, mais aussi le souci de ne pas abandonner, en Occident même, l’accent sur la vie de l’Esprit à des tendances sectaires. On doit évoquer également l’essor des mouvements charismatiques; ils ont amené la présence de l’Esprit Saint au premier plan de l’attention. Tout cela invite à reprendre la question du discernement des esprits. Le présent ouvrage le fait opportunément. Par ailleurs, il tient compte de l’insistance de la théologie actuelle sur l’importance de l’Esprit Saint pour rééquilibrer un accent trop unilatéral sur la christologie. Il souligne la dimension pneumatologique de l’ecclésiologie. Il montre que la pneumatologie peut libérer la théologie de maintes étroitesses et l’aider à entrer dans un échange fructueux avec les interrogations de l’esprit moderne et postmoderne. L’un des principaux atouts de ce livre est d’explorer en détail la relation de la pneumatologie et de la théologie fondamentale, et de fournir une vue systématique des dimensions essentielles de la théologie fondamentale. On peut distinguer deux parties principales de l’ouvrage. La première, plus longue, adopte la forme d’un exposé historique. Après les deux premiers chapitres, consacrés respectivement aux religions non chrétiennes (chap. 1) et à l’hellénisme philosophique (chap. 2), les chapitres trois à dix présentent le déploiement de la théologie chrétienne de l’Esprit Saint à travers les siècles. Ils considèrent ce thème successivement dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament (chap. 3 et 4), chez les Pères de l’Église et dans les premiers Conciles (chap. 5), chez les théologiens médiévaux et au concile de Florence (chap. 6), dans la Réforme protestante et dans les mouvements et renouveaux qui en dérivent (chap. 7); puis, dans l’imposante pneumatologie de Hegel (chap. 8) et dans l’œuvre de son contemporain Schleiermacher (chap. 9); enfin, au concile Vatican II, ainsi que chez les théologiens catholiques, protestants et orthodoxes du XXe siècle (chap. 10). La seconde partie de l’ouvrage, que l’on peut dire systématique, comprend les chapitres onze à dix-sept. Ici, il ne s’agit plus de retracer simplement l’histoire, mais de proposer une vue cohérente des différents aspects de la pneumatologie fondamentale. Après un chapitre sur la pneumatologie philosophique (chap. 11), le livre traite du Dieu des chrétiens comme Esprit, et en particulier du Saint-Esprit comme Personne et du rapport entre l’Esprit et le Fils (chap. 12). Puis, il considère l’Esprit comme coauteur de la Création, et de son rôle dans l’évolution cosmique (chap. 13). Il explicite ensuite les rapports entre l’Esprit Saint et le Christ (chap. 14), la présence de l’Esprit dans l’existence chrétienne (chap. 15), et la relation entre l’Esprit Saint et l’Église (chap. 16). Le dernier chapitre met en évidence le caractère eschatologique de l’Esprit (chap. 17). L’ouvrage se montre ouvert à des questions très actuelles, comme celles liées à la rencontre du christianisme et des autres religions, au renouveau charismatique, et au mouvement œcuménique (chap. 15 et 16). Mais cette recherche d’une pneumatologie attentive au contexte actuel ne le conduit pas à négliger le centre du message pneumatologique: la présence de Dieu et du Christ dans l’Esprit.

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