Search results for ""Author J. de Palacio""

Depuis l'epopee homerique, delaissant Troie pour les arenes et les paroisses de la France profonde, jusqu'a l'electricite, qui n'a de fee que le nom, plutot mauvais genie tournant au cauchemar, il n'est guere de domaine de l'esprit qui echappe a la Decadence et n'en dessine les configurations. Olympes de carton et royautes vieillies, Parnasses vacillants en proie a la baudelairite, corps et sexes atteints, textes fondateurs malmenes, dictionnaires outres pour un langage malade, sont quelques uns des aspects abordes ici. Plus que jamais, Pierrot, l'Homme Blanc, semble presider a ces destinees devoyees : incarnation de l'artiste, mais artiste introuvable, heros de recueils ou de romans en voie de disparition, ramassant, pour finir, les morceaux disjoints d'une Colombine eclatee...Autant de figures composant le paysage de la fin du dix-neuvieme siecle.

Read more less

A la fin du XIXe siecle, avec la complicite de la typographie, de la ponctuation et de la grammaire, le texte apprend a dire de moins en moins jusqu'au silence absolu.L'opuscule, le fragment, l'essence, les lineaments extremes, le cuchotis mysterieux et bref seraient, a en croire les contemporains, le propre de l'ecrivain de decadence. Et Adolphe Rette de parler mechamment, a propos de Mallarme (1897), de "tortillements d'infusoires sous un microscope infidele". Mais le projet mallarmeen n'est que l'aspect le plus visible d'une demarche plus generale, qui privilegie le blanc au detriment du noir, le point ou le tiret au detriment de la lettre, prefere le condense, l'infiniment petit, conte "sec" ou "microscopique", aphorisme, monosyllabe. La hantise de la page blanche se fait partout de plus en plus pressante, jusqu'a une sorte de desespoir ou la vanite du Verbe ne saurait guere trouver d'echo que dans l'"Ecclesiaste".

Read more less