Description
La contribution des évêques et théologiens belges au Concile Vatican II a été largement mise en lumière en 2005 lors d’un colloque scientifique (cf. D. DONNELLY et al. [éds], The Belgian Contribution to the Second Vatican Council: International Research Conference at Mechelen, Leuven and Louvain-la-Neuve (September 12-16, 2005) [BETL, 216], Leuven – Paris – Dudley, MA, Peeters, 2008). Il en résulte que le Pontificio Collegio Belga a été l’un des «laboratoires» de plusieurs textes conciliaires, non seulement de Lumen gentium, mais aussi de Dei Verbum et de Gaudium et spes. Leo Declerck, auteur de ce volume, était pendant ces années vice-recteur du Collège belge et adjoint du recteur Mgr A. Prignon qui a exercé une grande influence auprès du cardinal Suenens et des autres évêques belges. Déjà à l’époque, Leo Declerck a gardé (et classé) pour les archives de Prignon une copie des documents (correspondances, projets de textes) produits ou polycopiés au Collège belge et que Prignon lui avait confiés, une partie de ceux-ci provenant des papiers Suenens. Quarante ans plus tard, il a entamé le classement et l’édition des inventaires des archives de plusieurs protagonistes du concile: Suenens, Charue, De Smedt, Heuschen, Philips, Willebrands, Heylen, Lanne. La découverte de documents inédits fut à l’origine de la publication d’un certain nombre d’articles qui concernent des acteurs belges et de la mise sous les projecteurs de quelques péripéties moins connues mais cruciales de l’histoire conciliaire et postconciliaire (notamment la réponse des évêques belges au Questionnaire du cardinal Ottaviani en 1966, et la réaction du cardinal Suenens et de l’épiscopat belge à l’encyclique Humanae vitae en 1968). Le recueil des articles comprend des textes concernant d’abord le cardinal Suenens (membre de la Commission de coordination et un des quatre modérateurs du concile), puis Mgr Charue (2ème vice-président de la Commission doctrinale), Mgr De Smedt (qui a joué un rôle majeur dans le texte Dignitatis humanae sur la liberté religieuse mais aussi dans Nostra aetate sur les religions non chrétiennes), Mgr Heuschen (dont l’aide, surtout dans l’expensio modorum de Lumen gentium, fut indispensable sans négliger le rôle qu’il a joué dans le chapitre De Matrimonio de Gaudium et spes), Mgr Prignon enfin (dont l’influence discrète auprès du cardinal Suenens a souvent été déterminante). Il va sans dire que l’auteur, étant actuellement un des rares survivants de Vatican II, a pu pimenter ses textes par quelques souvenirs personnels et vécus. À bon droit, le professeur Étienne Fouilloux observe dans sa Préface que: «Par-delà l’intérêt spécifique de chacun de ces extraits, leur rassemblement prouve que Leo Declerck n’est pas seulement l’archiviste indispensable de l’événement Vatican II vu de Belgique, mais un historien à part entière de l’Église catholique en Concile, dont il est aujourd’hui l’un des plus fins et des plus scrupuleux connaisseurs».