Description
Si les successeurs de Tamerlan n'ont pu conserver l'extension territoriale de l'empire qui leur avait été légué, le siècle timouride quia suivi la mort du conquérant est connu comme celui d'une véritable renaissance de la culture et des arts. La cour du dernier grand souverain timouride, Sultan Husayn Bayqara, pouvait en effet s'enorgueillir de cultiver le génie d'artistes tels que le miniaturiste Bihzad et le poète Jami. Mais il est une autre figure qui reste largement méconnue en Occident et qui a pourtant plus qu'aucune autre marqué de son empreinte cette époque. Il s'agit de l'homme d'État, mécène et littérateur Mir 'Ali Shir Nawa'i (1441-1501), dont l'÷uvre volumineuse composée pour partie en turc oriental a donné ses lettres de noblesse à la littérature turque centrasiatique. L'étude de cette ÷uvre, et notamment de l'une de ses pièces majeures, la Khamsa composée sur le modèle de la célèbre pentalogie de Nizami Ganjawi, est fondamentale à plus d'un titre. Non contente d'incarner pleinement la spécificité esthétique de cette période et de refléter les aspirations d'une dynastie à la veille de sa disparition, elle marque en outre la première tentative de forger une culture turcophone spécifique dans une Asie centrale alors dominée par la civilisation persane. Although Tamerlane's heirs were not able to preserve the territorial extension of the empire they inherited, the Timurid century, which followed the conqueror's death, has been regarded as one of an authentic Renaissance of arts and culture. At his court, the last great Timurid ruler Sultan Husayn Bayqara could pride himself on having such talented artists as the miniaturist Bihzad and the poet Jami. There was yet another figure who has long remained unknown in the West and who made his mark on this time more than any other did. The statesman, patron and writer Mir 'Ali Shir Nawa'i (1441-1501) authored numerous works in Eastern Turkish, and was already considered to be the greatest representative of Chaghatay Turkish literature which, thanks to him, reached its apogee. The study of his works, and especially his masterpiece called Khamsa - an imitation of Nizami Ganjawi's famour pentalogy - is fundamental for many reasons. In addition to being an embodiment of the aesthetics of the period and a reflection of the dynasty's aspirations just before the Timurids were eclipsed, it also marked the first attempt to forge a distinctive Turkish speaking culture within a Central Asian world dominated by Persian civilisation.