Description
Syncrétisme et inculturation : ces deux termes proviennent de disciplines distinctes ; ils suggèrent des perspectives différentes et souvent ressenties comme contradictoires. Au regard de l’évangélisation, l’inculturation est volontiers présentée comme un but à atteindre tandis que le syncrétisme est souvent synonyme de tromperie et de compromission. Identité et métissage, fidélité et changement, cohérence et bricolage : ces questions ne sont pas neuves mais elles se posent aujourd’hui à l’échelle mondiale et dans des sociétés en transformation rapide. Dès l’origine, les communautés chrétiennes ont dû se définir face au judaïsme et aux paganismes. L’histoire montre que le christianisme n’a jamais cessé de se recontextualiser. L’anthropologie et la sociologie mettent en lumière des situations bien spécifiques : Afrique occidentale et centrale, Amérique Latine, Europe… La théologie explore le rapport aux sources de la foi et l’inscription changeante dans les cultures. Et c’est bien entendu dans le champ des pratiques que surgissent les défis et que des réponses sont attendues : sacrements et rites de passage, pédagogie et transmission du message, construction d’une spiritualité personnelle. Les arts – en particulier les arts visuels – sont un bon révélateur des échecs et des promesses de l’inculturation.