Description
Un fil rouge traverse les siècles chrétiens depuis l'origine: la condamnation du schisme. Parallèlement à la différenciation lente et souterraine entre la chrétienté latine et les Églises d'Orient, l'Union continue d'être présentée comme une nécessité ecclésiologique et politique. Mais cette situation apparemment binaire n'offre-t-elle pas un face-à-face trompeur? Si, de part et d'autre, une même doctrine présente l'unité de l'Église universelle comme un idéal à retrouver, c'est bien souvent la papauté qui est à l'origine des modalités imposées à cette «communion». Du XIIIe au XVIII siècle, choisissant des moments clefs des diverses tentatives de réconciliation des Églises, effectives ou avortées, cet ouvrage se concentre sur les manières de pratiquer et de théoriser la «réduction» du parti avec lequel on est censé dialoguer. De l'Union de Lyon (1274) aux stratégies de conversion élaborées par la Congrégation romaine de la Propagande de la foi à l'époque moderne, avec quels outils chaque confession construit-elle son orthodoxie exclusive et autorisée? Les auteurs de ce volume replacent dans son historicité particulière l'universalité revendiquée par les acteurs et examinent les dynamiques de la confrontation: tout en s'arc-boutant sur des thématiques bien déterminées (le Filioque, le pouvoir du pape, etc.), ces débats donnent lieu à des évolutions riches qui participent pleinement de l'histoire sociale et intellectuelle des rapports entre Orient et Occident dans la longue durée.