Description
Les prêtres d’Égypte ont très tôt cherché à rendre compte du mystère de la création; dans le vieux pays où tout ou presque dépend de l’eau et de son vecteur souverain – le Nil –, les récits explicatifs ont mis celui-ci en rapport avec Osiris. L’endroit de cette fusion cosmique s’imposa naturellement; il ne pouvait s’agir que du lieu où le fleuve, apaisé, prend sa physionomie définitive, la Première Cataracte avec ses îles de Philæ et de Biggeh. Osiris s’assimile au Nil: les deux jambes divines deviennent les deux branches du fleuve, séparées par les rochers de la Cataracte, et le corps décomposé se transforme en limon fertilisateur. Osiris, vénéré dans l’Égypte entière pendant trois millénaires, incarne l’éternel retour de la vie, la certitude que tout peut recommencer. Les nombreuses photos de l’ouvrage rendent compte du cadre grandiose où, sur les parois des divers édifices du lieu, figurent les moments essentiels de la «geste» osirienne. Ces représentations sont confrontées à l’occasion avec celles des sanctuaires d’Abydos ou d’Hibis. Les premières se distinguent par une réussite picturale sans égale. Celles d’Hibis recèlent tel ou tel détail iconographique autrement inconnu. Le déroulement de l’action, par ailleurs, ne peut se comprendre complètement qu’à l’aide des inscriptions d’autres temples, celui de Dendara en particulier, qui accompagnent les scènes d’un commentaire textuel développé.