Description
Que peuvent nous apprendre, sur les manières de “dire” malgaches, des termes d’apparence aussi banale que hoy, hoe ou hono? La plus simple observation grammaticale montre déjà que hoy, compatible avec un Nom-sujet (hoy izy) n’admet pourtant aucun complément d’objet. C’est que hoy ne signifie pas “rapporter par la parole (quelque état de choses ou événement observé)” mais “déclarer, faire déclaration”. Dans la culture politique de la monarchie précoloniale, les “déclarations” du roi reçoivent de ce seul fait valeur de vérité et force contraignante. Aujourd’hui, tout Locuteur renforcera spontanément d’un vigoureux hoy aho! = “dis-je!” l’assertion par laquelle il entend s’engager tout entier. Situé hors-Phrase syntaxique, hoe n’a d’autre rôle que celui de marqueur, accolé à n’importe quel énoncé direct pour signaler qu’“il y a chose dite, c’est là un dit”. Ce qui n’empêche toutefois ce marqueur de se laisser parfois recatégoriser en opérateur de modalité interrogative (hoé? = “cette chose dite est-elle aussi chose vraie?) ou injonctive (hoè! = “c’est là chose qui doit être dite”). Hors syntaxe lui aussi mais non point hors discours, hono manifeste le “dire” d’un Locuteur inexprimé (le Locuteur absent). Référentiellement différent de l’Énonciateur et de surcroît, personnellement inidentifiable, hono “dit-on” trouve son emploi typique dans les genres traditionnels des proverbes et contes. En définitive les trois termes hoy, hoe, hono servent à bien autre chose que représenter par la parole les réalités du monde extra-linguistique. Ils organisent les échanges inter-locutoires et fournissent au Locuteur les instruments pour accomplir divers actes de parole. Que peuvent nous apprendre, sur les manières de “dire” malgaches, des termes d’apparence aussi banale que hoy, hoe ou hono? La plus simple observation grammaticale montre déjà que hoy, compatible avec un Nom-sujet (hoy izy) n’admet pourtant aucun complément d’objet. C’est que hoy ne signifie pas “rapporter par la parole (quelque état de choses ou événement observé)” mais “déclarer, faire déclaration”. Dans la culture politique de la monarchie précoloniale, les “déclarations” du roi reçoivent de ce seul fait valeur de vérité et force contraignante. Aujourd’hui, tout Locuteur renforcera spontanément d’un vigoureux hoy aho! = “dis-je!” l’assertion par laquelle il entend s’engager tout entier. Situé hors-Phrase syntaxique, hoe n’a d’autre rôle que celui de marqueur, accolé à n’importe quel énoncé direct pour signaler qu’“il y a chose dite, c’est là un dit”. Ce qui n’empêche toutefois ce marqueur de se laisser parfois recatégoriser en opérateur de modalité interrogative (hoé? = “cette chose dite est-elle aussi chose vraie?) ou injonctive (hoè! = “c’est là chose qui doit être dite”). Hors syntaxe lui aussi mais non point hors discours, hono manifeste le “dire” d’un Locuteur inexprimé (le Locuteur absent). Référentiellement différent de l’Énonciateur et de surcroît, personnellement inidentifiable, hono “dit-on” trouve son emploi typique dans les genres traditionnels des proverbes et contes. En définitive les trois termes hoy, hoe, hono servent à bien autre chose que représenter par la parole les réalités du monde extra-linguistique. Ils organisent les échanges inter-locutoires et fournissent au Locuteur les instruments pour accomplir divers actes de parole.