Description
Préfacée par Roger Chartier
Au XVIIIe siècle, les libraires jouissent d'un monopole inégalé sur le monde du livre à Paris, laissant peu de place aux auteurs qui souhaitent profiter seuls du fruit de leur travail. Toutefois, le vent tourne en 1777: les auteurs acquièrent enfin le droit d'éditer et de vendre leurs propres ouvrages sans l'intermédiaire d'un libraire. Bien que les risques associés à l'édition autonome − longtemps sous-estimée par l'historiographie − aient été réels, cette pratique fait partie du cheminement de quelques centaines d’auteurs avant la Révolution.
Après avoir exploré les différents discours traitant de l’émergence de l’auteur moderne, maître de son ouvrage, Marie-Claude Felton démontre comment des écrivains de tous horizons, du plumitif au philosophe, choisissent de garder une mainmise sur les droits et les retombées de leurs œuvres. Elle révèle aussi que les auteurs-éditeurs, sensibles à la qualité matérielle des livres imprimés à leurs frais, en assurent la diffusion tant par le recours à la publicité que par l'organisation des ventes à domicile.
Grâce à une analyse minutieuse et originale, Marie-Claude Felton apporte une contribution importante à l’histoire du livre et jette un regard neuf sur la place insoupçonnée qu’occupent les auteurs sur le marché littéraire d’Ancien Régime.