Description
Comme le premier, le troisième et le cinquième, le deuxième livre du Psautier forme une composition fort élaborée. En effet, ce n’est pas seulement chacun de ses trente psaumes qui est bien composé, c’est aussi chacune des « séquences » qui articulent deux ou trois psaumes, ce sont enfin les cinq « sections » organisées selon une architecture concentrique autour des cinq psaumes « à mi-voix » (Ps 56–60). Deux mouvements complémentaires structurent et animent tout le livre. D’une part, le mal et la violence sont partout, les ennemis aussi. Ce sont d’abord ceux de l’exté¬rieur, les peuples païens qui piétinent Israël ; mais le psalmiste découvre ensuite que ceux de l’intérieur ne sont pas moins violents, jusqu’à celui en qui il avait mis sa confiance. C’est que le péché, enraciné depuis toujours, marque tous les hommes. Sa forme la plus pernicieuse est « le men¬songe », qui, comme le lion et la vipère, se dissimule pour mieux frapper. Ce n’est pas un hasard si « le serpent » est évoqué en plein centre de la section centrale, rappelant le venin mortel du serpent des origines inoculé à l’humanité entière. D’autre part, le salut est destiné à tous ceux qui se fient en Dieu, en sa fidélité et en sa vérité. Et l’action de grâce retentit tout au long, jusqu’à la fin. Elle y retentit non seulement dans la bouche des fils d’Israël sauvés par leur Dieu, mais aussi sur les lèvres de tous les autres peuples ; apportant des pré¬sents au Temple, ils élèveront les mains dans la prière au Dieu unique, Roi de toute la terre. Eux qui, au début du livre, étaient présentés comme les ennemis et les oppresseurs du peuple élu, rejoindront Israël à la fin dans la même bénédiction, celle qui fut promise à Abraham : « Par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre » (Gn 22,18).