Description
Le deuxieme tome de la serie Le nom des langues dirigee par Andree Tabouret-Keller est consacre aux langues les moins parlees en Grece aujourd'hui. Il s'agit de l'aroumain (Stamatis Beis), l'arvanite (Elena Botsi), l'armenien (Evangelia Adamou), le greco-pontique (Georges Drettas), le romani (Irene Sechidou) ainsi que le slave (Evangelia Adamou et Georges Drettas). Ces langues n'ont pas de statut officiel et ne sont ni enseignees ni standardisees. Elles sont diffusees a l'oral (lorsqu'il y a encore transmission intergenerationnelle), dans le cadre familial, et elles ne permettent pas de mobilite sociale aux locuteurs. Elles sont employees en parallele avec une ou deux autres langues dominantes valorisees, en l'occurence le grec, le turc ou l'albanais. Cette publication se veut un ouvrage de reference sur la situation linguistique et sociolinguistique de la Grece qui est encore aujourd'hui un tabou politique et scientifique. On propose une approche scientifique qui se demarque des positions nationalistes, aussi bien celles qui denient la realite plurilingue historique du pays que celles qui se situent dans la victimisation. Il ne s'agit pas seulement d'informer sur ce sujet, mal connu de la majorite des citoyens grecs, et plus largement europeens, mais de proposer des analyses explicatives permettant une comprehension sereine de ces phenomenes complexes. Chaque chapitre presente une langue. Pour chacune, on fournit des informations sur le(s) nom(s) de la langue, sa situation linguistique, sociolinguistique et historique, de maniere a pouvoir apprehender le contexte general et les enjeux de la nomination des langues. Ce volume aborde bien sur le metalangage employe pour parler de ces langues (par les linguistes, les historiens, les hommes politiques), mais l'accent est surtout mis sur le discours epilinguistique des locuteurs eux-memes et sur leurs propres designations de "ce qu'ils parlent". Ces appellations endogenes ne sont pas traitees comme une expression de la "verite", mais sont elles-memes resituees dans des processus de constructions historico-politiques.