Description
La collégialité est “le talon d’Achille de la réception du Concile de Vatican II et une pierre de touche de la fécondité du concile à long terme” (B. Sesboüé). Les débats houleux sur ce thème pendant la “semaine noire” du concile (16-21 novembre 1964) et l’insertion de la fameuse Nota Explicativa Praevia pour garantir les prérogatives papales restent gravés dans la mémoire. L’institution du Synode des Évêques le 15 septembre 1965 par le pape Paul VI avait permis de grandes espérances. Toutefois cinquante ans après le début du concile, on peut se demander dans quelle mesure la collégialité, cette communion entre le pape et les évêques, a été vécue et réalisée dans la vie de l’Église. Le Prof. Jan Grootaers, chroniqueur et historien renommé du concile, ami et confident de Mgr Philips, le principal rédacteur de Lumen Gentium, nous livre ici une enquête fouillée et rigoureuse sur les Heurs et malheurs de la «collégialité» sous les pontificats de Paul VI et Jean-Paul II. Après une histoire très précise de l’origine et de la signification de la Nota Explicativa Praevia, une étude nous montre comment une note de la Commission Théologique Internationale a été enterrée par un veto de Paul VI en 1971. Deux chapitres présentent alors l’attitude de Jean-Paul II au début de son pontificat et expliquent comment son style pastoral personnel a fait obstacle à l’expression de la collégialité. Ensuite une analyse originale de cinq synodes (de 1969 à 1987) nous révèle les avatars de la collégialité. Les informations souvent de source confidentielle, le style incisif et les analyses pénétrantes de l’auteur nous livrent une ÷uvre non seulement fort instructive mais aussi passionnante.