Description
"Le langage litteraire -- expression des desirs caches, de la vie obscure -- est la perversion du langage", observait Georges Bataille. Plusieurs critiques litteraires, dont Roland Barthes et Julia Kristeva, ont en effet etabli un lien entre l'ecriture litteraire et la perversion. Pourtant, l'idee d'une "perversion litteraire" demeure problematique parce que, pour le pervers, les paroles seraient d'abord des objets et non pas des signes. OA' se presente alors la perversion en litterature et sous quelle forme? Dans ce livre la reflexion de Bataille est mise a l'aide de la theorie psychanalytique de Jacques Lacan. Selon celui-ci, la perversion correspond a un discours particulier, se caracterisant a la fois par contestation et complicite, defi et demonstration. Parmi les genres litteraires, la confession qui porte par definition sur une transgression semble le plus proche de ce type de discours. Mais quelles astuces narratives et rhetoriques contribuent a la complicite perverse mise en place par l'aveu litteraire? Trois analyses de texte -- de L'immoraliste de Gide, de La chute de Camus et de Passion simple d'Annie Ernaux - permettent de definir les caracteristiques du style pervers avec plus de precision. Chercheur dans les domaines de la psychanalyse et des lettres modernes, Nathalie Kok enseigne la theorie litteraire et la lecture psychanalytique a l'Universite de Gronigue aux pays-Bas.