Description
En juillet 587 avant notre ère, l’ouragan Nabuchodonosor s’abat sur Israël et ne laisse derrière lui que la mort. Tout ce qui fait une nation est détruit jusqu’aux fondations : les institutions économiques, politiques, militaires et religieuses. Le pays est dévasté et l’élite est déportée à Babylone, le roi Jéchonias est capturé, on lui a crevé les yeux, l’armée est anéantie, les remparts rasés, le temple est pillé et incendié avec toute la ville de Jérusalem. Le livre commence par « Comment ? », repris en tête de trois de ses cinq poèmes. Comment un tel désastre a-t-il pu se produire ? Comment Dieu l’a-t-il permis et même causé ? Une seule institution résiste et c’est sur elle que sont construites les Lamentations : la langue avec son alphabet de vingt-deux lettres. L’acrostiche alphabétique marque les quatre premiers poèmes : chaque unité, vers ou groupe de vers, commence par une lettre de l’alphabet, d’Aleph à Taw, d’Alpha à Oméga, nous dirions : de A à Z. Tout, même le malheur et la lamentation se doivent d’être organisés, dans un ordre établi depuis toujours et que l’ennemi ne peut détruire. Au centre du livre, la troisième lamentation en constitue le sommet. Elle est marquée par un triplement de l’acrostiche. Surtout, le centre de ce centre est l’œil du cyclone, ce court temps de silence et d’apaisement où se fait entendre l’oracle du salut. Après quoi, les deux derniers poèmes sont plus courts et, dans le dernier, l’acrostiche alphabétique disparait, comme s’il n’avait plus de raison d’être. La douleur est toujours aussi vive, mais la promesse de la vie a été entendue.