Description
Nous voulons ici interroger en vis-a-vis deux mutations caracteristiques de la philosophie moderne dans sa periode d'elaboration - Renaissance et Age Classique:1 / Le foisonnement, au XVIe et XVIIe siecles, des discours polemiques sur les animaux, leur nature, leurs facultes, leur destinee, etc. Quoiqu'elle s'alimente d'un fonds antique (Pline, Plutarque, Sextus Empiricus, Porphyre, etc.), cette polemique n'en reste pas moins profondement originale de par son mode argumentatif, ses enjeux, et son opposition a un schema anthropologico-zoologique issu d'Aristote.2 / La promotion nouvelle des facultes "animales", ou plus generalement de la part irrationnelle, de l'homme - constante que l'on retrouve dans les grands champs problematiques de la philosophie, qu'il s'agisse de la connaissance (articulation de l'"aestimativa" et de la "ratio"), de la morale (desinhibition et reevaluation du role des passions), de la politique (heuristique de la "ferocitas"), de l'anthropologie (recomposition des rapports entre l'"animalitas" et la "ratio") et de la metaphysique (rupture avec l'ontologie hylemorphique aristotelicienne).Par dela ces mutations, une nouvelle pensee cynique se fait jour, dont les implications, metaphysiques, epistemologiques, ethiques et politiques peseront lourd dans l'evolution de la philosophie moderne, et pour notre comprehension actuelle de l'homme. Ont participe a ce volume Francesco Adorno, Pierre Caye, Luc Foisneau, Thierry Gontier, Jean-Luc Guichet, Jean-Paul Larthomas, Thierry Menissier, Enrico Nuzzo, Nicole Panichi, Francesco Piro, Carole Talon-Hugon et Arnaud Zucker.